L'ESSEC Business School dévoile les résultats de son baromètre digital sectoriel “Digital Disruption Matrix 2025”

26.3.2025

La Chaire Digital Disruption de l'ESSEC Business School vient de publier sa première "Digital Disruption Matrix 2025", un outil stratégique innovant qui révèle l'impact de six technologies digitales transformatrices sur 11 secteurs industriels. Cette analyse approfondie place l'IA générative en position largement dominante avec un score de disruption de 89,45/100, près du double de la deuxième technologie du classement.

 

L'objectif de ce baromètre annuel est de comprendre précisément l'impact de chaque technologie par secteur, tout en assurant une comparabilité entre elles et d'année en année. Notre matrice offre un cadre de référence objectif pour suivre l'évolution des disruptions technologiques dans le temps.

Les six technologies analysées ont été sélectionnées par un collège de 40 experts issus du monde académique et professionnel. Leur score a ensuite été établi en fonction du volume et de la tendance des publications académiques, du nombre de brevets déposés et de la moyenne de citations par publication.

  1. IA Générative : 89,45/100 - La technologie la plus disruptive de l’étude malgré sa récente émergence
  2. IA Descriptive : 49,04/100 - Le socle fondamental des technologies, dominant en volume de publications académiques et de dépôt de brevets
  3. Énergies Renouvelables et leur Stockage : 40,42/100 - Cette technologie maintient sa position avec un fort volume, un haut taux de citation et un impact intersectoriel majeur
  4. Informatique Quantique : 32,47/100 - Cette technologie frontière, parfois incomprise, est perçue comme un vecteur de transformation future
  5. Robotique et  Automatisation : 19,63/100 - Elle bénéficie de la démocratisation des simulations par IA et est vue comme un vecteur de l’allègement des tâches quotidiennes à faible valeur
  6. Blockchain : 12,04/100 - Avec un volume de publication et de citation stable dans le temps, son impact réel reste en deçà des attentes des professionnels malgré le regain d’intérêt récent des cryptomonnaies

« Un paradoxe révélé par notre étude est que malgré la percée spectaculaire de l'IA générative, elle n'atteint pas encore l'impact des technologies renouvelables, et toutes deux restent bien loin des niveaux d'implantation de l'IA traditionnelle. L'analyse des volumes, tendances et impacts nous permet de remettre en perspective l'effervescence médiatique autour de certaines technologies », souligne Jan Ondrus, Professeur en Systèmes d'Information et Titulaire de la Chaire Digital Disruption de l'ESSEC.

.Pour la première fois, une étude de cette ampleur combine l'analyse de plus de 300 publications professionnelles mondiales, ainsi que de tous les articles scientifiques et brevets publiés ces 5 dernières années. Elle s’appuie également sur les perceptions de 1000 professionnels de terrain internationaux.

La première édition de la Digital Disruption Matrix a permis de tirer huit conclusions marquantes sur plusieurs secteurs : 

  • L’IA Generative, du jamais (autant) vu - La trajectoire des publications sur l'IA Générative montre la courbe de croissance la plus abrupte de notre base de données s’appuyant sur les 5 dernières années, dépassant largement celle de la Blockchain à son apogée durant le boom crypto de 2021.
  • Le paradoxe de l'IA Descriptive - L'IA Descriptive (ou IA traditionnelle non générative) qui englobe machine learning, analyse statistique et reconnaissance de motifs, reste la technologie la plus ancrée dans les processus métiers et alimente le fonctionnement des technologies plus récentes, malgré sa moindre visibilité médiatique.
  • L'IA vecteur de robotisation - La capacité à créer des environnements synthétiques d'entraînement grâce à l'IA réduit drastiquement les coûts d'entrée de la robotisation.
  • L'énergie, nouveau goulot d'étranglement de l'innovation - Les limites du stockage d'énergie remplacent la loi de Moore comme contrainte principale pour l'innovation technologique.
  • Secteur automobile : techno-pessimiste? - Bien que profondément touché par la transformation numérique, le secteur automobile affiche le scepticisme le plus marqué envers les technologies émergentes, avec notamment 22,7% d'opinions négatives concernant la blockchain.
  • L’IA générative divise les professionnels du luxe - Le secteur du luxe affiche une ambivalence face à l’IA générative, qu’elle considère à la fois comme la technologie la plus positivement et la plus négativement disruptive, avec très peu d’opinions neutres.
  • L'immobilier champion du renouvelable - Le secteur immobilier manifeste un enthousiasme remarquablement élevé (91,1% d'opinions positives) envers les technologies d'énergie renouvelable, des chiffres surpassant ceux du secteur de l’Énergie.
  • L'effet "en attente du quantique" -  30 à 43% des professionnels de chaque secteur expriment un sentiment neutre vis-à-vis de l'informatique quantique, révélant une incertitude généralisée quant au moment et à la manière de se préparer à son impact.

« En combinant l'analyse de données scientifiques extensives, rarement étudiées ensemble, avec les perspectives des professionnels sur le terrain, nous offrons une cartographie objective des transformations technologiques. Notre ambition est de prendre du recul face aux effets de mode et de dépassionner le débat autour des tendances du moment en proposant une grille de lecture à long terme centrée sur une question essentielle : quelle valeur et quel impact réel pour chaque secteur? Cette première édition pose les fondations d'un outil qui s'enrichira annuellement, permettant de suivre l'évolution des disruptions à travers l'économie. », explique Jérémy Beaufils, Directeur Exécutif de la Chaire Digital Disruption de l'ESSEC.

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