Paul Vanthuyne et Paul Vendroux ont 19 et 20 ans. Etudiants du Global BBA de l’ESSEC, ils ont choisi de s’investir dans la lutte contre le Covid-19, en rejoignant les bénévoles de la Croix-Rouge à Pontoise. Une expérience d’un mois riche et intense.
5.5.2020
Paul Vanthuyne et Paul Vendroux ont 19 et 20 ans. Etudiants du Global BBA de l’ESSEC, ils ont choisi de s’investir dans la lutte contre le Covid-19, en rejoignant les bénévoles de la Croix-Rouge à Pontoise. Une expérience d’un mois riche et intense.
“Nous n’avons pas eu l’impression d’avoir à faire un effort. On ne pouvait simplement pas rester chez nous sans s’engager, à ne rien faire.” Paul Vendroux, 20 ans, et Paul Vanthuyne, 19 ans, sont étudiants du Global BBA de l’ESSEC. Le 17 mars à midi, ils se retrouvent confinés, comme l’ensemble de la population française. Les deux amis choisissent alors rapidement de s’engager. “L’administration de l’ESSEC nous a demandé de rester chez nous, raconte Paul Vanthuyne. Puis, elle nous a suggéré d’aider, à notre échelle. On a voulu se sentir utiles.” “Mon père et mon frère ont été touchés par le Covid-19, complète Paul Vendroux. Je ne pouvais pas rentrer chez moi, et rapidement, j’ai senti qu’il fallait que je me rende utile.”
Les deux amis appellent la mairie de Cergy, qui les renvoie rapidement vers la ville de Pontoise. Un centre de diagnostic spécial Covid vient d’ouvrir le 31 mars à Pontoise, géré par un collectif de médecins, la ville de Pontoise et la Croix-Rouge. Ils entament les démarches, et dès le 1er avril, ils intègrent ce dispositif, en tant que bénévoles. De 9h à 19h, six jours sur sept, ils vont participer activement à la vie de ce centre. “Nous avions deux missions principales : aider à la gestion de la hotline téléphonique mise en place pour désengorger la médecine générale et le SAMU, et aider à gérer les aspects logistiques du centre de consultation, détaillent les deux amis. Nous prenions toutes les informations utiles des patients au téléphone, pour faciliter la prise de décisions des médecins sur place. Puis nous gérions les stocks de matériels, comme les masques ou les blouses en gardant un inventaire très strict."
“On a vraiment été projeté dans la réalité de la crise”
La première quinzaine d’avril est très intensive, alors que l’épidémie bat son plein dans le Val d’Oise. Au téléphone, les deux étudiants enchaînent les coups de fil. “Au plus fort de la crise, on a reçu plus de 160 appels en une journée, expliquent-ils. Nous avions construit un arbre de réponses, grâce aux médecins et aux bénévoles. On a vraiment été projeté dans la réalité de la crise, avec des cas très complexes. Mais c’est toujours le médecin qui prenait la décision finale.” Les deux bénévoles consignent les échanges, sous le sceau du secret médical, pour assurer un suivi des patients.
Face à l’épidémie, l’équipe du centre se serre les coudes. Et les habitants et commerçants du territoire manifestent leur soutien. “On s’est vraiment sentis considérés par l’équipe. Et on a reçu beaucoup de dons de matériel. Des Pontoisiens qui, spontanément, venaient nous donner des masques. L’hypermarché du coin nous fournissait des repas. Un soir, un pizzaïolo nous a ramené une vingtaine de pizza. On a senti l'entraide, la solidarité.” Dans les derniers jours de leur mission, les deux amis vont un peu plus loins dans leur engagement en participant à la remise de tickets alimentaires, dans un camp de Roms du territoire.
“Si c’était à refaire, je le referais sans hésitation”
Depuis le 25 avril, le centre de diagnostic a fermé ses portes, grâce à la baisse générale du nombre de cas. “On tire beaucoup de positif de cette expérience, s’enthousiasme Paul Vendroux. On a vu la réalité des choses, et si c’était à refaire, je le referais sans hésitation. La Croix-Rouge, c’est bien plus que tout ce que nous pouvons imaginer. On a été bluffés par l’engagement de ceux qui travaillent au quotidien dans ces structures.” Un point de vue partagé par Paul Vanthuyne : “A l’avenir, je rechercherai beaucoup plus à occuper mon temps libre en le donnant aux autres, pour l’intérêt général.” Ils pourront valoriser cette engagement à l’ESSEC, dans le cadre de l’expérience terrain, un stage obligatoire de quatre semaines dans le domaine social ou sanitaire. “On a pu toucher aux deux domaines, se réjouissent-ils. Et on restera marqués toute notre vie par le message que nous a transmis Louis, le président de La Croix-Rouge des Portes du Vexin : «On pourra toujours utiliser ce que vous avez à nous offrir.»"