Vous souhaitez vous lancer dans l'entrepreneuriat ? Découvrez dans cet article comment l'ESSEC peut vous aider à concrétis…
22.3.2021
Vous souhaitez vous lancer dans l'entrepreneuriat ? Découvrez dans cet article comment l'ESSEC peut vous aider à concrétis…
Vous souhaitez vous lancer dans l'entrepreneuriat ? Découvrez dans cet article comment l'ESSEC peut vous aider à concrétiser votre projet. Eclairage avec Arnaud Mignucci qui nous partage son expérience en tant que diplômé Executive MBA 2016 et membre actif de l’incubateur ESSEC Ventures.
Ingénieur télécom de formation, j’ai commencé en tant que consultant IT chez Capgemini sur des projets à l’international. En 2000, j’ai contribué au développement d’une startup, Scoot, solution d’annuaire professionnel pour concurrencer le leader Pages Jaunes. Après un rachat par Vivendi et une restructuration du Groupe, je suis retourné dans le conseil en système d’information pour travailler sur des sujets de sécurité et de CRM.
Début 2005, j’ai rejoint deux anciens de Scoot pour lancer 118 218, ma première aventure entrepreneuriale. Soutenus par des investisseurs américains, nous avons créé en quelques mois le service de renseignements téléphoniques afin de recevoir dès le début plus de 300 000 appels par jour. L’aventure a duré plus de 6 ans où nous avons développé de nouveaux services dans un univers très concurrentiel. C’était une première dans le marché des télécom de voir un opérateur alternatif prendre le marché à l’opérateur historique, Orange.
En 2007, l’apparition de l’iPhone a modifié les usages de la data et les gens trouvaient facilement l’information en ligne directement sur leur téléphone. Le marché initial de la voix et donc celui du 118 218 était en fort déclin et le virage que nous voulions opérer sur le produit n’a pas pu se faire. En 2011, j’ai quitté 118 218 pour des raisons de vision stratégique principalement et aussi parce que j’étais le dernier de l’équipe fondatrice en poste.
J’ai rejoint ensuite le groupe Lagardère et sa division Média, en tant que CTO pour diriger la technologie et les opérations avec une équipe de 130 personnes. Face au déclin du marché des médias traditionnels, le challenge était de négocier le virage du numérique le plus rapidement possible pour la presse, la radio et la TV. Les business modèles étaient à réinventer. Après cette aventure de 9 ans, j’ai décidé de créer ma propre structure de conseil, Livange, à travers laquelle j’accompagne les PME et les startups sur leurs problématiques de transformation digitale et d’optimisation opérationnelle.
Effectivement, j’ai rejoint l’incubateur en tant qu’Alumni à résidence où j’accompagne à ce jour sept startups dans leurs phases de lancement. L’objectif est de prouver leur concept, de détourer le projet et les problématiques commerciales associées, de les aider à pénétrer un marché, à aborder un problème opérationnel ou technique ou encore à lever des fonds.
Je travaille avec des étudiants très motivés, qui ont envie de faire des choses. Ils m’apportent beaucoup par leurs énergies et leurs nouvelles visions. C’était important pour moi de renvoyer l’ascenseur et de partager le fruit de mes expériences professionnelles et académiques.
Bien sûr, un des projets s’appelle WINE Rendez-vous. C’est une offre de livraison de vin à domicile. Une fois un abonnement souscrit, le client reçoit deux bouteilles par mois sélectionnées par un sommelier reconnu. L’activité vise le marché de Singapour pour commencer. Nous avons récemment eu un échange, à l’aide de mon réseau, avec le directeur général de Chais d’Œuvre (3 M€ de chiffre d’affaires) qui a une offre équivalente en France et qui nous a donné toutes les bonnes pratiques et recommandations pour mettre en œuvre ce projet. Cela nous a permis d’ajuster le modèle de l’entreprise. Récemment, les premiers clients ont été livrés et nous faisons maintenant face à des problématiques de logistique.
J’ai un parcours d’ingénieur télécom avec une connotation très technique. J’avais envie d’élargir mon champ de compétences, d’aller vers des sujets plus « business » et plus opérationnels, d’avoir une meilleure connaissance de la gestion d’une entreprise. C’était un plus pour compléter ma formation initiale. C’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Cela n’a pas pu se faire plus tôt pour différentes raisons entre les projets professionnels et personnels. A 40 ans, j’ai pu concrétiser cette envie et choisir de retourner sur les bancs de l’école.
Ça a été une expérience humaine très riche qui m’a sorti de ma zone de confort et m’a challengé. J’ai rencontré des gens formidables à la fois des étudiants et des professeurs. C’est comme une nouvelle famille très soudée qui s’est formée. On a relevé de nombreux défis, on a été mis sous tension pendant deux ans. Le fait d’avoir partagé des moments forts, nous a permis de créer des liens solides.
Cette expérience m’a aussi appris à gérer la charge de travail. Lors de mon Executive MBA, j’avais un poste de direction chez Lagardère sur un métier très opérationnel, où je pouvais être sollicité 24h sur 24 et 7 jours sur 7. En parallèle de cela, je gérais ma vie de parent avec mes deux filles, plus les cours à l’ESSEC, les devoirs à rendre et le projet entrepreneurial, qui en soi est devenu réel challenge avec la création d’une entreprise après une première levée de fonds lors de notre EMBA. Une telle charge de travail demande obligatoirement une organisation très solide pour avancer correctement. Toutes ces contraintes m’ont permis d’être hyper structuré et plus performant.
Pour terminer, cela m’a également permis de savoir jusqu’où j’étais prêt à aller et de connaître mes limites en général.
La première chose, c’est de bien s’associer, de trouver les bons partenaires avec qui démarrer un projet. C’est un élément clé. L’équipe, c’est le sujet numéro 1 du projet.
Le deuxième, c’est de ne jamais baisser les bras. Des zones de turbulences, on en traverse tous les jours. Aussi évident que cela puisse paraître, il est essentiel de ne pas abandonner.
Le troisième point : aimer ce que l’on fait. Si on n’aime pas son activité, c’est compliqué. Il faut être passionné.
En bonus, un dernier conseil : ne pas avoir peur de voir grand au départ. Comme me disait un de mes professeurs à l’ESSEC : « Go big or go home ».
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