Viviane de Beaufort encourage les femmes à entreprendre

Elle a fait de la promotion de la mixité l’un de ses combats. Viviane de Beaufort, professeur à l’ESSEC Business School et créatrice des programmes Women ESSEC, publie Génération #Startuppeuse ou la nouvelle ère aux éditions Eyrolles. A travers différents témoignages de jeunes entrepreneures dynamiques et conquérantes, elle tire dans cet ouvrage le portrait d’une génération qui se libère, et distille ses conseils pour l’aider à avancer.

Pourquoi avez-vous décidé d’écrire sur le thème de l’entrepreneuriat féminin ?

A l’origine, je n’avais pas l’intention d’écrire sur ce thème car ce n’est pas mon sujet d’expertise. Je suis juriste de formation. En 2011, j’ai commencé à travailler sur le rapport au pouvoir. Et j’ai vu que les femmes se bloquaient elles-mêmes. On m’a laissé développer des formations à l’ESSEC, sur l’entrepreneuriat au féminin. Ensuite j’ai voulu aller plus loin, accompagner, guider, favoriser ces femmes. J’ai un tempérament engagé, et à force de vivre la génération start-up et de partager des choses avec elle, j’ai eu envie de délivrer un message. J’ai voulu prendre la parole sur les recherches et les constats que j’avais fait. Le but, c’était de frotter ces éléments aux témoignages de startuppeuses pour vérifier ou contredire ce que j’avais identifié.

Vous êtes allée à la rencontre de ces jeunes femmes qui ont décidé de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. En quoi peut-on parler de « génération startuppeuse » aujourd’hui ?

Elles sont toutes différentes, mais on retrouve des éléments communs qui font que c’est une génération. Ces jeunes femmes ont largement dépassé les freins moteurs que ma génération pouvait avoir : l’approche du risque, la construction d’un projet, le rapport à l’argent, le fait d’accepter de l’aide…  Je suis très positive, il y a une vraie génération qui émerge.

Existe-t-il encore des freins aujourd’hui qui empêchent les femmes d’entreprendre ?

Beaucoup d’accompagnateurs n’ont pas encore compris cette génération. On leur demande toujours des business plans archaïques, en décalage avec le monde d’aujourd’hui. Par exemple, ils ne comprennent pas l’usage des réseaux sociaux pour la communication. Ils sont obsolètes. Elles ont vraiment  besoin d’un bon accompagnement, comme ce qui est mis en place à l’ESSEC.  Il faut donc continuer à les aider, car ces filles sont atteintes de la « perfectionnite » aigüe. Elles ont besoin d’être entourées, rassurées. En 2013, le gouvernement lançait un grand plan national de développement de l’entrepreneuriat féminin, avec l’objectif d’atteindre 40% en 2017. Pour cette génération, si on arrive à leur faire passer un cap, cet objectif sera atteint.

Quelles actions souhaitez-vous mettre en place pour continuer à aider ces jeunes entrepreneuses ?

A Noël dernier, je cherchais une idée qui pouvait avoir un impact plus important pour accompagner les startuppeuses mais également décliner l’expertise au féminin. L’idée c’est un club «  Génération #Startuppeuse and WOMEN experts », qui a pour objet de réunir et mettre en contact ces jeunes entrepreneures et des expertes qui acceptent d’évaluer leurs projets et de les conseiller. Je souhaite créer une vraie communauté. On va s’appuyer sur la plateforme Wirate, qui met en relation le public avec des projets de start-up et soutient le projet pour étendre ses activités « au féminin ». Je souhaite réunir une communauté d’expertes pour que nous puissions lancer ce projet dès mars prochain.

Génération #Startuppeuse ou la nouvelle ère, Viviane de Beaufort, Collection Création d’entreprise aux éditions Eyrolles
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