Journée internationale des droits des femmes : Zoom sur HeForShe ESSEC

C’est une association étudiante incontournable de l’ESSEC Business School. Chaque année, les membres d’HeForShe ESSEC s’investissent, en lien avec l’administration de l’établissement, pour faire progresser l’égalité femmes-hommes, au sein de l’école et de notre société. Rencontre avec Julie Bouchez et Rose Quinchard, étudiantes de l’ESSEC et respectivement présidente et vice-présidente de l’association étudiante.

- HeForShe ESSEC en quelques mots, c'est quoi ?

Rose Quinchard : HeForShe ESSEC en quelques mots, c’est une association qui défend l’égalité des sexes au sein de l’école mais aussi plus généralement dans notre société. 

Julie Bouchez : HeForShe à l’origine est une initiative de l’ONU qui vise à lancer un mouvement qui implique les hommes dans la cause féministe. Il y a beaucoup de branches, dans des entreprises ou dans des écoles, dont une à l’ESSEC !

- Qui compose l'association ?

Julie Bouchez : L’association HeForShe ESSEC compte à ce jour 47 membres, tous élèves de l’ESSEC, à la fois du programme Grande École mais aussi du Global BBA. Nous essayons de maintenir une diversité dans les profils afin d’inclure le maximum de points de vue pour faire avancer les choses !  

- Quel est votre rôle au sein de l'ESSEC ?

Rose Quinchard : Notre rôle au sein de l'ESSEC est de montrer que les étudiants ainsi que l’administration de l’ESSEC Business school se mobilisent contre toutes formes de discriminations sexistes ou de violences et agressions sexuelles. Nous désirons que tous les élèves se sentent dans un climat de sécurité au sein du campus et des événements festifs de l’école. Les élèves d’aujourd’hui sont les managers de demain et doivent prendre conscience de l’importance du droit des femmes, notamment dans le monde du travail. 

- Comment vous investissez-vous au quotidien ? Quels sont vos moyens d'action ?

Rose Quinchard : Avec notre génération Z, il est très facile de transmettre de nombreux messages et sensibiliser les gens via les réseaux sociaux. C’est un super moyen d’obtenir un maximum de visibilité sur nos événements et préventions pour ainsi toucher le plus de monde possible. On essaye d’être très présents sur le campus de Cergy via des collectes régulières de produits hygiéniques, des tombolas, des ventes de gâteaux pour ensuite faire  des donations à des associations en faveur des femmes dans le besoin. Nous veillons aussi au bon déroulement des soirées avec la mise en place des Party Angels, des membres de HeForShe qui veillent aux côtés des différents BDE (bureau des étudiants) organisateurs à ce qu’il n’y ait aucun débordement.

Julie Bouchez : Nous sommes très présents également sur notre blog, où nous publions des articles. Nous sommes en lien avec l’administration pour organiser de la sensibilisation auprès des étudiants avec des campagnes d’affichages, des conférences, des workshops… Nous avons également des évènements marquants comme les Gender Equality Days en mars, ou la Women Empowerment Week en novembre. Des collaborations avec d’autres associations sont aussi de bons moyens de diversifier nos activités, et de renforcer notre visibilité. Enfin, on reste disponible auprès des étudiants qui ont des questions, et on essaie de s’adapter à leurs besoins. Par exemple, nous avons mis en place à la suite d’un sondage auprès des étudiantes des distributeurs de protections hygiéniques dans les toilettes du campus. Ce genre d’initiative permet à la fois de réduire les inégalités, mais aussi de libérer la parole sur des sujets parfois tabous.

- Quelles sont vos priorités et vos objectifs pour l'avenir ?

 Rose Quinchard : Une de nos priorités actuellement est de toucher un public plus masculin. Nous avons besoin du soutien et de l’implication des hommes pour défendre notre cause. Malheureusement au sein de l’école beaucoup de garçons ne se sentent pas concernés ou représentés au sein de notre association HeForShe. Nous comptons sur nos membres masculins pour changer la donne et donner envie à d’autres garçons de se rallier à notre cause féministe. Le deuxième objectif est de changer les mentalités autour du féminisme, pour éviter les amalgames faits entre la défense de l’égalité des sexes et d’autres théories parfois plus extrémistes que l’on peut entendre.

Julie Bouchez : Nous essayons sur nos réseaux sociaux de donner de la visibilité aux personnalités féministes marquantes, et à des sujets comme l’endométriose, la contraception, les standards genrés… Nous souhaitons libérer la parole sur le féminisme.

- Quel regard portez-vous aujourd'hui sur la question de l'égalité des genres dans la société ?

Rose Quinchard : Un regard rempli d’optimisme, bien que le combat pour l’égalité des sexes ne soit pas terminé. Aujourd’hui la solidarité féminine prend plus d’ampleur que jamais face à des actions et des agissements, qui ne sont plus tolérables. C’est avec des jeunes hommes et femmes mobilisés que nous pouvons changer les mentalités et libérer la parole. La honte doit changer de camp !

Julie Bouchez : Même si il y a encore aujourd’hui de gros progrès à faire, je suis très heureuse de constater qu’en 10 ans, grâce à l’engagement féministe, les mentalités évoluent et les moeurs changent ! De plus en plus de personnes se mobilisent, et dénoncent des comportements qui avaient tendance à être banalisés. L’ère #MeToo à vraiment bouleversé la scène féministe et libéré la parole, c’est très inspirant. Je suis également très fière de voir l’implication grandissante des hommes pour cette cause !